- vadrouiller
-
• 1879; de 1. vadrouille♦ Fam.1 ♦ Vx Traîner dans les rues.2 ♦ Se promener sans but précis, sans raison. ⇒ traînasser, traîner.Synonymes :- déambuler- musarder- traînasser (familier)- traînervadrouillerv. intr. Fam. Se promener au hasard, sans but précis. Syn. errer, vagabonder, rôder, traîner.————————vadrouillerv. tr. (Québec) Nettoyer (un plancher) avec une vadrouille (2, sens 2). Vadrouiller le plancher de la cuisine.⇒VADROUILLER, verbe intrans.Fam. Aller au hasard, se promener sans but précis. Popaul, ma mère le connaissait bien, elle pouvait pas le renifler, même de loin, elle me défendait que je le fréquente. On se barrait quand même ensemble, on vadrouillait jusqu'à Gonesse (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 122). Je connais la région comme ma poche. J'ai vadrouillé dans ces parages il y a quatre ans, mon colonel (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 333).♦ P. métaph. Les miennes d'idées elles vadrouillaient plutôt dans ma tête avec plein d'espace entre (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 618).♦ En partic. Aller au hasard en cherchant des occasions (en particulier de débauche). À quatre heures et demie il sortait, et vadrouillait jusqu'à la minuit, faisant alors un grand nombre de choses qui lui étaient agréables, toutes plus défendues les unes que les autres. Il prenait ce qu'il convoitait (MONTHERL., Démon bien, 1937, p. 1311). On vadrouillait un peu du côté des bobinards (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 39).— Empl. pronom. Synon. se trimbal(l)er. [Il] vendait tous ses boutons, le long de l'avenue, près de la porte, il se vadrouillait dans le marché, avec sa tablette sur le bide, retenue au cou par une ficelle. « Treize cartes pour deux sous mesdames!... » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 122).Prononc.:[
], (il) vadrouille [-
]. Étymol. et Hist. 1. 1881 « traîner dans les rues à la recherche d'occasion de débauche » (RIGAUD, Dict. arg. mod., p. 383); 2. 1904 « se promener sans but précis, flâner » (TOULET, Tendres mén., p. 95); cf. 1932 (CÉLINE, Voyage, p. 368: autour des platanes vadrouillent les petits enfants barbouillés et ventrus); 3. 1932 fig. « errer sans pouvoir se fixer » (ID., ibid., p. 618). Dér. de vadrouille1; dés. -er. Fréq. abs. littér.:27.
DÉR. 1. Vadrouillard, -arde, adj. Qui traîne, qui vadrouille. Je préfère l'existence vadrouillarde, mais franche, de Paul Verlaine, à la fausse auréole vertueuse de Hugo (L. DAUDET, Stup. XIXe s., 1922, p. 96). — [], fém. [-
]. — 1res attest. 1878 subst. fém. vadrouillarde « prostituée de bas étage » (RIGAUD, Dict. jargon paris., p. 340), 1880 subst. masc. vadrouillard « noceur, bambocheur, crapuleux » (ID., Dict. art. mod., p. 382), 1922 adj. (L. DAUDET, loc. cit.); de vadrouiller, suff. -ard. 2. Vadrouilleur, -euse, adj. Synon. de vadrouillard (supra dér. 1). Les coups de gueule de Derouet, — ces coups de gueule dont la renommée amenait chaque soir sur Montmartre de longues bandes vadrouilleuses affluant là des quatre extrémités de Paris (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, p. 247). — [
], fém. [-ø:z]. — 1res attest. av. 1878 subst. fém. vadrouilleuse « prostituée de bas étage » (F. D'URVILLE, Les Ordures de Paris ds RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 383), 1880 subst. masc. vadrouilleur « noceur, bambocheur » (RIGAUD, ibid., p. 382); de vadrouiller, suff. -eur2.
vadrouiller [vadʀuje] v. intr.ÉTYM. 1881, mais beaucoup plus ancien régionalement (« se vautrer », p.-ê. doublet de gadrouiller « patauger ». → 1. Vadrouille); de 1. vadrouille, ou directement d'un gallo-roman dérivé du lat. vadum « gué » (Guiraud).❖♦ Familier.1 Vx. Traîner dans les rues (d'abord en parlant des prostituées). — Par ext. || Errer avec une intention de débauche.0 À quatre heures et demie il sortait, et vadrouillait jusqu'à la mi-nuit, faisant alors un grand nombre de choses (…) toutes plus défendues les unes que les autres (…) Il ne connaissait personne à Gênes, que des femmes.Montherlant, le Démon du bien, p. 165.2 (1890). Se promener sans but précis, sans raison. ⇒ Traînasser, traîner.❖DÉR. 2. Vadrouille, vadrouilleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.